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La |Pulpe des doigts s'ouvre comme une fleur. Marie de Quatrebarbes

Bulletin : Europe 1151
01 mars 2025
Numéros de page :
pp.299-305
"Nous sommes adossés à un monde qui ne contient plus ses limites" ; "L'attirance pour le vide est une politesse du vivant" : il arrive fréquemment, à la lecture du livre de Marie de Quatrebarbes "Les éléments", paru aux éditions P.O.L, que le regard soit arrêté par ces façons d'aphorismes dont la solidité formelle redouble l'effet d'étrangeté. On s'y attarde ; on n'ose affirmer les comprendre, mais on se sent d'emblée en accord avec ce qu'ils nous disent. On pressent une vérité, aussi mystérieuse soit-elle, avant de saisir ce que notre approbation de leur propos implique de conséquences qu'on n'avait pas perçues, ou que peut-être on se dissimulait. Ainsi du terrible inconfort de notre condition, puisqu'il n'est guère rassurant d'avoir pour point d'appui "un monde qui ne contient plus ses limites" - mais comment aujourd'hui le contester ?