Quelle teinte donner à l'année écoulée ? Sombre. assurément. Rouge sang, à l'image des massacres perpétrés aux quatre coins du monde. Noir, comme les bombes qui s'abattent sur Gaza et sur l'Ukraine. Anthracite, au regard de la pollution qui étouffe la planète. Le nuancier pourrait se décliner à l'infini. Voilà pourquoi Télérama a choisi d'en appeler à la couleur! Pour le temps d'une lecture au moins, échapper aux cauchemars qui chaque jour nous assaillent. Brouiller le mauvais jeu de cartes que le monde tient actuellement entre ses mains. Et ramener cette part de rêve, de joie, de douceur qu'elle seule sait véhiculer. Surtout quand elle est maniée par des artistes. L'américain James Turrell parvient littéralement à la matérialiser. L'architecte d'intérieur India Mahdavi s'en empare pour redonner foi en "un monde ouvert, diversifié, changeant". Sans parler des metteurs en scène, à même de la faire jaillir dans le noir des salles de spectacle. Et puis il y a tous ces récits. Ceux de l'historien Michel Pastoureau, neveu de peintre qui a fait de la couleur l'une de ses spécialités. Celui d'Hercule, l'homme aux douze travaux. teinturier à ses heures. De Daniel Tammet, le synesthète. Mais le rose fuchsia, le vert pomme ou le jaune d'or, existent-ils vraiment ? Il suffit de tourner la page pour en avoir le coeur net.