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Affacturage, une ligne de crédit pour la croissance

13 juin 2025
Numéros de page :
pp.24-26
L’affacturage est une technique de financement à court terme permettant aux entreprises BtoB de céder leurs factures à un factor, qui en devient propriétaire, afin d’obtenir rapidement des liquidités. Ce mode de financement, plus accessible qu’une ligne de crédit classique, repose sur l’analyse de la qualité des clients débiteurs plutôt que sur le bilan de l’entreprise. En dix ans, l’activité des affactureurs a été multipliée par 2,5 en France, selon l’Association française des sociétés financières (ASF). L’affacturage offre une ligne de crédit complémentaire et évolutive, particulièrement adaptée aux entreprises en croissance, car elle s’ajuste au chiffre d’affaires. Il permet d’éviter l’assèchement de la trésorerie lors de phases de développement, de financer le besoin en fonds de roulement, et de saisir des opportunités de croissance ou d’acquisitions externes. L’affacturage peut être confidentiel, les débiteurs n’étant pas informés de la cession des créances. L’affacturage déconsolidant permet de sortir les créances du bilan, améliorant ainsi les ratios d’endettement, ce qui est particulièrement recherché par les entreprises en LBO ou cotées. Les factors évaluent le risque différemment des banques, ce qui rend l’affacturage accessible aux créateurs d’entreprise dès l’émission de leurs premières factures. Il permet également d’externaliser la relance des clients, libérant du temps pour le développement commercial. Outre la fourniture rapide de trésorerie, l’affacturage inclut souvent une assurance-crédit, couvrant les risques d’insolvabilité et d’impayés. En 2024, 66 000 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en France, dont 92 % de TPE. Statistiquement, un impayé client augmente de 25 % le risque de défaillance d’une entreprise. Les délais de paiement restent longs : 97 jours dans l’information et la communication, 67 jours dans l’industrie manufacturière, 87 jours dans les services type intérim. Le coût de l’affacturage dépend des services fournis et du volume de chiffre d’affaires cédé, comprenant une commission d’affacturage (pour le recouvrement, la comptabilité, l’assurance-crédit) et une commission de financement. L’affacturage est ouvert à toutes les tailles d’entreprises BtoB, mais 90 % de la clientèle des factors sont des PME. Les ETI génèrent cependant plus de 40 % des encours en France. Pour être éligible, une entreprise doit disposer de factures certaines, liquides et exigibles. Les entreprises industrielles sont plus facilement “factorables” que celles fonctionnant par abonnement ou facturation anticipée, comme les éditeurs de logiciels ou promoteurs immobiliers. Une alternative émergente est le Revenue Based Financing (RBF), qui avance de la trésorerie sans cession de factures. Le RBF, importé des États-Unis, repose sur l’analyse du créancier et non du débiteur. L’exemple de Karmen, une fintech française de 30 salariés fondée en 2022, illustre ce modèle : elle a levé 9 millions d’euros en série A début 2025 et 100 millions d’euros en dette à l’été 2024. Karmen utilise des modèles de scoring algorithmique et d’intelligence artificielle, se connectant en lecture seule aux outils de gestion des entreprises via API pour évaluer en temps réel leur performance et détecter la fraude. Contrairement à l’affacturage, Karmen ne rachète pas les factures, mais son analyse sophistiquée du risque permet d’octroyer des crédits court terme à des entreprises parfois refusées par les acteurs traditionnels. En 2024, la croissance du marché de l’affacturage a été de +1,3 %, atteignant 431,4 milliards d’euros. L’affacturage domestique a reculé de 1,6 %, tandis que l’affacturage international a progressé de 6,5 % (+3,9 % pour l’export, +7,2 % pour les opérations avec des clients non-résidents ou via un factor étranger). L’expansion internationale, avec des délais de paiement de 90 à 120 jours, incite les entreprises à recourir à l’affacturage pour sécuriser leur développement, se prémunir contre les impayés et externaliser le recouvrement dans le respect des pratiques locales. Le pilotage de l’affacturage peut être complexe et chronophage, chaque factor ayant ses propres exigences. Des solutions logicielles comme celles de Fibus Digital facilitent le transfert d’informations, l’optimisation des financements et la gestion de l’affacturage, y compris l’assurance-crédit, sur une même plateforme. Ces logiciels peuvent être installés en 15 jours, augmentent le financement factor de 15 % en moyenne et divisent par 5 le temps de traitement des cessions de factures. L’intelligence artificielle est intégrée pour fluidifier les échanges et détecter de nouvelles poches de financement. Chiffres clés : Multiplication par 2,5 de l’activité des affactureurs en France en 10 ans. 66 000 défaillances d’entreprises en 2024, dont 92 % de TPE. Un impayé client augmente de 25 % le risque de défaillance. Délais de paiement : 97 jours (information/communication), 67 jours (industrie manufacturière), 87 jours (services type intérim). 90 % des clients factors sont des PME ; les ETI génèrent plus de 40 % des encours. Croissance du marché de l’affacturage en 2024 : +1,3 %, à 431,4 milliards d’euros. Affacturage domestique : -1,6 % ; international : +6,5 % (+3,9 % export, +7,2 % opérations non-résidents/factor étranger). Karmen : 30 salariés, fondée en 2022, 9 millions d’euros levés en série A début 2025, 100 millions d’euros en dette à l’été 2024. Les solutions logicielles de Fibus Digital permettent d’augmenter le financement de 15 % en moyenne et de diviser par 5 le temps de traitement. Installation possible en 15 jours.