En ce début de XXIe siècle, l’éduc’ pop se rebiffe et renoue avec sa longue histoire politique, après des décennies de mise en sourdine de son potentiel contestataire. Inspirés par le riche héritage des pédagogies alternatives, mêlant volontiers expérience vécue, théorie et pratiques manuelles, les militants de l’éducation populaire inventent de nouveaux outils, pour sortir les savoirs critiques des bibliothèques. Avec un objectif commun : nourrir la puissance d’agir démocratique. Né de la contestation des hiérarchies sociales, le mouvement s’empare aujourd’hui de l’enjeu des inégalités environnementales. Des potagers partagés aux actions collectives pour la rénovation d’immeubles, l’écologie se fait ainsi à bas bruit une place dans le quotidien et les revendications des habitants des quartiers populaires. Mais les associations qui portent ce mouvement, déjà fragilisées par les coupes budgétaires et les modes de financement néolibéraux, font aujourd’hui face à des pressions politiques de plus en plus frontales. Sommaire. L’éducation populaire, une histoire très politique. Ces éducateurs qui ont pris la clé des champs. La Maison-Phare éclaire les habitants de Fontaine d’Ouche. Les nouveaux outils de l’éduc’ pop. Guillaume Sabin et Irène Pereira : "Il ne faut pas confondre le besoin d’éducation qui est énorme, avec le besoin 'd’éducateurs' dont on peut se passer". Face à l'injustice climatique, de la formation à l’action collective. L’éduc’ pop, fragile et sous pression.