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L’Autoconsommation photovoltaïque pas à pas

27 juin 2025
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pp.17-19
Explosion de la facture énergétique des Français en 2022, conséquence directe des sanctions européennes contre la Russie, a mis en lumière la dépendance au gaz russe et la nécessité de retrouver une souveraineté énergétique. Face à la volatilité des prix de l’énergie, l’autoconsommation séduit de plus en plus de particuliers, collectivités et entreprises, permettant de sécuriser une partie du coût de l’énergie sur les 30 prochaines années. Tous les particuliers sont confrontés à la hausse du prix de l’électricité, ce qui suscite un intérêt croissant pour l’autoconsommation. Jusqu’en 2017, les détenteurs de panneaux solaires photovoltaïques en France devaient obligatoirement revendre l’électricité produite à EDF OA (Obligation d’Achat) à un tarif avantageux de 60 centimes du kWh, alors que le prix sur le réseau était de 12 centimes. L’État accordait alors de nombreuses subventions et crédits d’impôt, mais il était interdit de consommer sa propre énergie, ce qui faisait du photovoltaïque un placement financier plus qu’une solution énergétique. L’ordonnance n°2016-1019 du 27 juillet 2016 a autorisé l’autoconsommation, et depuis au moins 5 ans, 99 % des installations de panneaux solaires en toiture se font dans ce cadre, avec possibilité de revendre le surplus à EDF OA. Le marché s’est structuré avec un désengagement progressif de l’État, le tarif de rachat ayant drastiquement baissé à 4 centimes le kWh aujourd’hui, contre 12,7 centimes il y a quelques mois et 60 centimes à l’origine. La prime à l’autoconsommation a été divisée par deux par l’arrêté S21 du 25 mars 2025, passant de 200 à 100 euros par kilowatt-crête. Désormais, l’autoconsommation et le stockage sont privilégiés à la revente à EDF : une enquête OpinionWay de mars 2025 indique que 68 % des sondés préfèrent stocker leur électricité plutôt que de la revendre à bas prix. L’autoconsommation s’est démocratisée par étapes, d’abord avec des solutions “plug and play” accessibles pour quelques centaines d’euros, puis avec des installations en toiture plus puissantes. Le kWh le plus rentable est celui qui n’est pas acheté sur le réseau, dont le prix pour les particuliers est aujourd’hui de 25 centimes. Pour pallier l’intermittence de la production solaire, le stockage par batterie permet d’atteindre jusqu’à 70 % d’autoconsommation, en combinant usage direct et différé. Le stockage virtuel permet d’injecter le surplus dans le réseau, qui est ensuite déduit de la facture à un tarif avantageux de 7 centimes du kWh lors des périodes de déficit solaire, notamment en automne et en hiver. L’autoconsommation collective se développe fortement, avec deux modèles : “patrimoniale”, où producteur et consommateurs sont la même entité juridique (par exemple, une école cédant son surplus à une bibliothèque municipale), et “ouverte”, où le surplus est revendu à d’autres personnes physiques ou morales dans un périmètre de 2 km en zone urbaine dense, 10 km en périurbain et 20 km en rural. Le premier projet de ce type a été réalisé en 2018 à Saint-Affrique. Depuis la crise énergétique, la demande a explosé : en 2023, 20 % des projets d’Enercoop concernaient l’autoconsommation collective, contre 90 % aujourd’hui. Au dernier trimestre 2024, 698 opérations d’autoconsommation collective actives étaient recensées en France, représentant 74 mégawatts de puissance raccordée, soit près de 140 nouvelles opérations par rapport au trimestre précédent (source : Enedis). Pour les entreprises, anticiper les fluctuations des prix de l’énergie est un enjeu de compétitivité, la toiture étant présentée comme le meilleur bouclier tarifaire possible. L’autoconsommation permet de créer des boucles locales d’énergie sur 20 à 30 ans, optimisées économiquement grâce à l’assistance à maîtrise d’ouvrage et à l’intégration de nouvelles entités dans les projets collectifs. L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle croissant dans l’optimisation de l’autoconsommation, permettant un pilotage en temps réel des flux d’énergie, la réduction de la dépendance au réseau et l’accompagnement des clients dans la gestion de leur consommation. À l’échelle européenne, l’automatisation de l’achat et de la vente d’électricité par des algorithmes accélère la financiarisation du secteur, suscitant la vigilance des autorités de régulation face au risque de manipulation des marchés et de formation de bulles spéculatives. Le groupe OKWIND, spécialiste de l’autoconsommation solaire, propose une solution innovante, AutonoMEA, combinant un tracker solaire à haute performance, un système de stockage intelligent par batteries et une plateforme de supervision énergétique. Cette offre permet d’atteindre jusqu’à 80 % d’autonomie énergétique, protégeant durablement contre la volatilité des prix, les incertitudes réglementaires et les risques d’approvisionnement. OKWIND cible des secteurs variés (agriculture, industrie, traitement de l’eau, collectivités, habitat résidentiel) avec des solutions sur mesure, et se distingue par sa capacité à garantir jusqu’à 80 % d’autonomie grâce à l’association du stockage et du pilotage intelligent de l’énergie, assisté par IA. Le développement de l’autoconsommation collective est une ambition forte pour OKWIND, qui a déjà fédéré cinq industriels autour d’un projet commun près de Vitré, en partenariat avec Vitré Communauté. L’entreprise vise également à étendre ses solutions à des segments aux processus standardisés et à enrichir continuellement son offre par l’innovation et des outils performants de management de l’énergie. En résumé, l’autoconsommation photovoltaïque, individuelle ou collective, s’impose comme une réponse efficace à la volatilité des prix de l’énergie, favorisée par la baisse des aides publiques, l’essor du stockage, l’intégration de l’IA et la structuration du marché autour de solutions locales, sur mesure et de plus en plus autonomes. Chiffres clés : 60 centimes/kWh (ancien tarif de rachat), 12 centimes/kWh (prix réseau initial), 4 centimes/kWh (tarif de rachat actuel), 25 centimes/kWh (prix réseau actuel pour les particuliers), 7 centimes/kWh (tarif de stockage virtuel), 200 à 100 euros/kWc (prime à l’autoconsommation divisée par deux), 68 % des sondés préfèrent stocker leur électricité, 698 opérations collectives actives fin 2024 pour 74 MW raccordés, 80 % d’autonomie énergétique possible avec les solutions les plus avancées.