Frais non laitier. Ces industriels qui investissent dans leurs usines
Bulletin : LSA 19 juin 2025
19 juin 2025
Numéros de page :
pp.34-38
Le marché du frais non laitier en libre-service, pesant 24,3 milliards d’euros, affiche une légère hausse de 0,3% en valeur et une progression de 2,4% en volume sur l’année mobile arrêtée à avril 2025. Les segments les plus dynamiques sont la boucherie LS (1,8 milliard d’euros, +2% en valeur, +5,5% en volume), la volaille LS (2,7 milliards d’euros, +1,7% en valeur, +4,3% en volume), et le traiteur LS (8,6 milliards d’euros, +1,5% en valeur, +3% en volume). La volaille, désormais la viande la plus consommée en France, voit sa consommation augmenter de 5 à 8% chaque année, alors qu’un poulet sur deux consommé en France est importé.
Pour rester compétitifs et répondre à la demande croissante, les industriels investissent massivement dans la modernisation et l’extension de leurs outils de production. Le groupe LDC a augmenté son budget d’investissement de 250 millions d’euros en 2022-2023 à 308 millions en 2024, puis 350 millions prévus en 2025. Ces investissements sont répartis entre la filière amont (production et transformation des œufs, nutrition animale), la volaille (découpe, produits panés, construction de sites d’accouvage avec 30 millions d’euros en 2025), et le traiteur (10 millions d’euros pour une nouvelle ligne de plats cuisinés). Trois nouvelles lignes de production de poulets sont en construction, visant à augmenter la capacité de 800 000 poulets par semaine. 11% des investissements de LDC sont dédiés à l’amélioration du bien-être animal.
Florette, leader des fruits et légumes prêts à l’emploi, investit 10 millions d’euros sur trois ans pour moderniser ses outils, améliorer la qualité et diversifier ses gammes. En 2024, l’entreprise a installé une ligne dédiée aux feuilles de salades fragiles pour prolonger la durée de conservation, et créé un atelier de découpe de fruits, automatisant des tâches auparavant manuelles et augmentant de 30% les possibilités de fruits à découper.
Fleury Michon a investi 120 millions d’euros sur cinq ans dans l’innovation produit et la modernisation, lançant notamment des tranches végétales à base de légumineuses (haricots blancs, pois chiches, lentilles corail) avec un taux de réachat de près de 70%. En 2023, une seconde ligne de barquettes en bois pour plats cuisinés individuels, deux fois plus performante que la première, a été inaugurée (capacité de 4 500 barquettes/heure contre 3 000 auparavant), pour un investissement de 10 millions d’euros. La gamme compte désormais 14 recettes.
Le groupe Aoste, propriétaire de Justin Bridou, Cochonou et Aoste, a investi plus de 10 millions d’euros dans le snacking et prévoit plusieurs dizaines de millions d’euros pour le packaging recyclable et l’optimisation du froid.
Petit Navire, filiale de Thaï Union et numéro deux du saumon fumé en France, investit 18 millions d’euros sur quatre ans dans son site de Quimper, incluant un agrandissement de 4 000 m², l’automatisation de certaines étapes (comme le désarêtage), et une augmentation de 30% de la capacité de production. L’entreprise vise aussi à réduire son empreinte environnementale avec une nouvelle chaudière à gaz et une gestion optimisée de l’eau.
Dans le secteur végétal, St Hubert a lancé un plan de 50 millions d’euros sur dix ans, dont 5 millions dédiés à l’amélioration énergétique de son site de Ludres. Intermarché et les Mousquetaires prévoient d’investir 250 millions d’euros sur cinq ans dans les produits bruts et végétaux, malgré la cession de huit sites industriels non stratégiques. Le marché du végétal progresse de 5% en 2024, atteignant 750 millions d’euros tous circuits confondus. LDC, après le rachat du traiteur végétal Pierre Martinet, prévoit d’annoncer sa stratégie dans ce domaine dans les six prochains mois.
La salade en sachet, après des années difficiles, connaît une reprise avec des progressions allant jusqu’à 7% depuis début 2025. Florette, pour accompagner cette dynamique, investit dans la performance industrielle, la qualité, l’innovation et la diversification des usages.
Globalement, les industriels du frais non laitier misent sur l’automatisation, l’innovation, la diversification des gammes, la modernisation des outils, l’optimisation énergétique et le bien-être animal pour rester compétitifs, répondre à la demande croissante et conquérir de nouvelles parts de marché.