ChatGPT Shopping au banc d'essai : prometteur...
Bulletin : LSA 29 mai 2025
29 mai 2025
Numéros de page :
pp.20-21
Le 28 avril 2025, OpenAI a lancé la fonctionnalité Shopping pour ChatGPT, d’abord aux États-Unis puis en France une semaine plus tard, avec les mises à jour des modèles GPT-4o et 4o-mini. Cette nouveauté transforme ChatGPT en conseiller d’achat, affichant lors de la détection d’une intention d’achat un carrousel d’articles pertinents, avec prix, avis clients et lien vers la fiche produit. Auparavant, l’outil ne proposait qu’une liste d’articles sans tarif affiché, accompagnée d’un bref résumé.
La fonctionnalité se positionne en concurrence directe avec les moteurs de recherche, notamment Google, et représente une nouvelle source potentielle de trafic pour les acteurs de l’e-commerce, grâce aux plus de 400 millions d’utilisateurs actifs hebdomadaires de ChatGPT dans le monde (février 2025). Lors des tests, l’IA a su capter immédiatement l’intention d’achat et afficher des carrousels thématiques, avec possibilité de comparer les prix proposés par différents revendeurs et un bouton « acheter ». L’IA respecte bien les critères de sélection (accessoire, coût, note) lors de requêtes précises, mais l’interface Shopping n’est pas toujours maintenue, revenant parfois à une simple énumération de modèles sans lien de redirection.
OpenAI référence les marchands à partir des métadonnées reçues de fournisseurs tiers, en lançant des requêtes en temps réel sur divers moteurs d’indexation, puis en filtrant selon les préférences de l’usager (prix, fonctionnalités, avis clients, réputation du vendeur) et la correspondance technique du produit. L’objectif est d’évoluer vers une connexion directe des flux produits des marchands via une API.
En chiffres, OpenAI est valorisée à 300 milliards de dollars selon Bloomberg, a réalisé 3,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2024, prévoit 200% de croissance du chiffre d’affaires en 2025, et compte 400 millions d’utilisateurs hebdomadaires en février 2025.
Comparé à Google Shopping, ChatGPT Shopping propose rapidement des carrousels thématiques avec trois produits chacun, précisant modèle, tarif, note et revendeurs, et ajoutant une vignette résumant le point fort de chaque article. Google Shopping, pour une requête similaire, affiche un carrousel de références sponsorisées avec prix, note et revendeur. Les deux expériences sont proches, mais ChatGPT Shopping se distingue par l’aspect conversationnel et l’absence de placement payant pour les marques à ce stade.
Lors de tests sur des produits de seconde main, ChatGPT Shopping référence des articles issus de marketplaces CtoC, comme un doudou lapin blanc à 4,90 € sur Beebs by Kiabi. Cependant, la qualité des fiches produits impacte l’affichage : sur un carrousel de peluches licornes roses de seconde main, les prix ne sont pas toujours affichés et seules certaines fiches bénéficient d’une vignette descriptive. Vinted, leader de la seconde main, n’apparaît pas dans les résultats, probablement en raison de faibles performances SEO, une situation qui pourrait évoluer avec la soumission directe des flux produits à OpenAI via un formulaire déjà disponible.
La transaction intégrée n’est pas encore proposée par OpenAI, qui n’a pas affiché d’ambitions claires sur ce volet, bien qu’un programme de connexion avec les marchands soit prévu, ouvrant la voie à des achats intégrés. Les concurrents avancent déjà sur ce terrain : Perplexity propose aux professionnels américains un outil shopping bientôt adossé à PayPal pour finaliser les achats sans quitter la plateforme dès l’été, et Microsoft teste Copilot Shopping avec des ambitions similaires.
En résumé, ChatGPT Shopping est une solution prometteuse, rapide, pertinente et riche en détails produits, mais souffre d’une interface inconstante, d’informations limitées sur les sites peu optimisés et de l’absence d’achat intégré. L’expérience utilisateur reste perfectible, mais la fonctionnalité marque une étape importante dans le commerce conversationnel, avec un potentiel de développement significatif à mesure que l’écosystème s’ouvre aux marchands et aux transactions intégrées.