Aller au contenu principal

Christophe Cassou et Philippe Grandcolas : "Nous sommes face à une guerre éclair contre la fabrique des savoirs"

01 avril 2025
Auteurs
Numéros de page :
pp.8-15
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, la nouvelle administration Trump mène une offensive radicale contre les universités et la recherche. Inspiré par l’agenda réactionnaire et ultralibéral du « Project 2025 », le nouveau gouvernement des États-Unis annonce des licenciements massifs, des coupes budgétaires drastiques, et assume une véritable censure, excluant le financement de recherches considérées comme « woke » ou inspirées par un prétendu « marxisme culturel ». Avec une cible privilégiée, à côté des travaux sur les inégalités de genre ou raciales : les sciences du climat et du vivant. De notre côté de l’Atlantique, de manière moins spectaculaire, les attaques de la droite et de l’extrême droite se multiplient aussi contre les savoirs environnementaux, les institutions (Anses, OFB, Ademe, etc.) et les normes écologiques. Alors que la science n’a sans doute jamais été aussi nécessaire pour éclairer nos choix collectifs, à l’âge du bouleversement climatique et de l’érosion de la biodiversité, sommes-nous face à un nouvel obscurantisme ? Pour analyser ce déni de la parole scientifique, « Socialter » a interrogé deux chercheurs, le climatologue Christophe Cassou, co-auteur en 2021 du 6e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), engagé dans l’opposition à l’A69, et l’écologue Philippe Grandcolas, spécialiste de la biologie de l’évolution, fin connaisseur des travaux de l’IPBES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) et des COP sur la biodiversité.